Les coûteuses réformes de Peillon

Réaction d’Olivier Vial, directeur du CERU et président de l’UNI à propos du projet de création d’une allocation d’autonomie. (cf. note réplique)

Allocation d’autonomie étudiante : la mauvaise idée

“Remettre à plat” les aides étudiantes et créer une allocation d’autonomie, plus exactement une « allocation d’études dans le cadre d’un parcours d’autonomie » : c’est ce que propose Gene­viève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’argent manquant, il ne s’agira pas cette fois de créer une aide supplémentaire mais de constituer un “pot commun” d’un montant de 4 milliards d’euros avec les ressources déjà existantes. Cette opération “à coût constant” devrait permettre de délivrer « avec plus d’efficacité et de justice sociale » une allocation qui, selon Geneviève Fioraso, sera « d’un montant suffisant ».

Sont concernées par cette refonte : les aides au logement (aide personnalisée au logement, APL, et allocation de logement sociale, ALS), les bourses sous conditions de ressources et, surtout, la demi-part fiscale. « Une usine à gaz où chacun sera perdant, déplore Olivier Vial, président de l’Uni. Si l’on supprime la demi-part, chaque étudiant devient un foyer fiscal autonome. Ses revenus sont nuls, sauf pour ceux qui choisissent de travailler en plus. Chaque étudiant sera donc éligible à cette allocation. » Or, si tous peuvent en bénéficier, l’allocation sera mécaniquement plus faible. D’un mon­tant estimé à 130 euros, selon les pre­miers calculs du syndicat universitaire, elle sera inférieure aux allocations logement perçues aujourd’hui (190 euros pour l’APL). Quant aux parents qui ai­dent déjà souvent leurs enfants (90 % des étudiants disent percevoir une aide régulière de leur famille), la suppression de la demi-part entraînera une perte annuelle pouvant aller jusqu’à 600 euros, et qui touchera en priorité les revenus moyens.

Dernier aspect du problème : le logement. Aujourd’hui, 1,4 million d’étudiants cherchent à se loger en dehors du domicile parental. La moitié y arrive grâce aux allocations. Si on les sup­prime, ils délaisseront le privé pour les services des Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires), qui seront incapables de faire face à leurs demandes.

Drogues: l’instauration de salles d’injection divisent les experts

Pour ou contre les salles d’injection de drogue en France ? Alors que la ministre de la Santé Marisol Touraine a réaffirmé dimanche soir son espoir d’expérimenter ces lieux « avant la fin de l’année », cette promesse de campagne de François Hollande soulève l’enthousiasme de certaines associations en même temps que la résistance de personnalités du monde médical.

Les salles d’injection, actuellement illégales en France, permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous le regard attentif de professionnels de santé et de travailleurs sociaux.

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Néanmoins, des associations de riverains, certains élus de droite, mais aussi des pharmacologues ont marqué leur refus de voir se créer des ‘salles de shoot’. Le professeur Jean Costentin, président du Centre national de prévention, d’études et de recherches en toxicomanies (CNPERT) publie lundi une note faisant valoir sa « ferme opposition » au projet d’expérimentation. Une tribune publiée au sein du CERU, le Centre d’études et de recherches universitaires, qui conseille des clubs et think-tanks de l’UMP.

Un mauvais exemple pour la jeunesse

Dans cette tribune, Jean Costentin refuse des « ‘squats de la santé’ où ne s’exerceraient plus les lois de la République », un mauvais exemple pour la jeunesse, ou encore l’impossibilité pour les médecins d’accepter d’observer des toxicomanes s’administrer des drogues « de pureté incertaine ».

Selon l’INSERM, on estime en France entre 210.000 et 250.000 le nombre d’usagers problématiques de drogues.

Depuis 2004, 140 centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues (CAARUD) ont été mis en place sur tout le territoire, portés par des structures associatives ou des établissements publics de santé. Des actions de médiation sociale y sont menées et du matériel de prévention des infections mis à disposition.

Selon la ministre de la Santé dimanche soir sur BFM TV, plusieurs municipalités « de droite comme de gauche » sont déjà « prêtes à s’engager » pour la mise en place de salles d’injection. Des personnalités de droite y sont favorables, à commencer par l’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot.

Consulter l’intégralité de l’article sur le site du Nouvelobs.

Le budget 2013 Jeunesse et vie associative déchiffré

« La priorité jeunesse, c’est + 7 % en 2013 et + 40 % en 2015 pour le programme Jeunesse et Vie associative par rapport à 2012. » annonce fièrement le dossier de presse du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative. + 7%, + 40%, mais est-ce si sûr ?

Le budget 2013 Jeunesse et vie associative déchiffré

Réactions des organisations de parents d’élèves suite à la concertation sur l’école

L’APEL, l’Association des Parents d’élèves de l’Enseignement Libre

Corinne Saliou, présidente de l’APEL, se réjouit d’avoir participé à « une vraie concertation ». Elle regrette que « que le redoublement ne soit pas supprimé, mais que l’objectif soit de baisser le nombre de redoublants ».
En matière d’orientation, elle estime que « Comme le parent est l’ultime éducateur, il faut qu’il ait le dernier choix. Mais il faut parfois aussi faire comprendre aux parents qu’une orientation ‘choisie’ peut être revue, sur les conseils des enseignants, en fonction des résultats ou du comportement de l’élève »

L’UNI, la fédération de la droite dans l’éducation

« La lutte contre l’illettrisme a été soigneusement évitée, les moyens d’assurer la maîtrise des savoirs fondamentaux oubliés. L’objectif de la concertation est de fonder une école accueillante, une école de l’épanouissement, de l’éveil artistique où seront enseignés la morale laïque, l’éducation à la sexualité, la lutte contre les stéréotypes de genre et la nutrition. Cette école redessinée par des babas cool, nostalgiques de leur mai 68, est loin de celle qu’attendent les Français. » déclare l’UNI dans un communiqué de presse.
« Les Français qui attendent un retour de l’autorité en auront pour leurs frais. L’autorité des enseignants sera encore affaiblie par les mesures annoncées ce matin. En matière d’orientation, les enseignants devront obligatoirement suivre les désirs des parents ; les mauvaises notes seront supprimées car les notes doivent « encourager les élèves ». Les devoirs à la maison seront également supprimés alors que 68% des français sont pour les devoirs à la maison », poursuit l’organisation de droite.

La PEEP

Déçue, la PEEP regrette par la voix de sa présidente, Mme Valérie Marty que François Hollande « n’a pas donné une vision globale de l’école ». « Alors qu’on attendait une refondation et des engagements forts, le président formule quelques propositions-gadgets comme un référent décrochage aux sein des établissements.»

La FCPE

La FCPE se félicite « d’avoir été entendue sur de nombreux points ». La fédération du conseil des parents d’élèves salue « les déclarations de François Hollande sur le temps scolaire, les devoirs, les notes, le redoublement. »

La FCPE attend d’autres propositions audacieuses notamment « le poids des cartables, la pause du midi, et le temps de transport maximal, »

La folle idée de dépénaliser l’usage du cannabis

Après Daniel Vaillant, ancien ministre de l’intérieur, Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement, c’est au tour de Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale de se déclarer en faveur de la dépénalisation du cannabis.

Alors que cette idée progresse au sein du gouvernement, le Pr. Costentin démontre en quoi cette mesure serait dangeureuse pour la jeunesse de notre pays.

Il liste les 20 principaux méfaits avérés du cannabis, allant du cancer du testicule, aux troubles de la mémoire, en passant par de nombreux phénomènes de dépendance psychique et physique.

La folle idée de dépénaliser l’usage du cannabis

Faut-il prendre un job pour réussir ses études ?

Vous voulez réussir vos études, trouvez-vous un « job » ! Le CERU, laboratoire d’idées sur l’éducation et la jeunesse proche de l’UNI, syndicat étudiant de droite, s’est posé la question de la corrélation entre « job étudiant » et réussite universitaire. Si le think-tank de droite n’explique pas comment trouver du travail par ces temps de grand chômage, il prouve par A+B que fac et job font bon ménage. Un pavé dans le jardin de l’UNEF. L’UNEF, syndicat de gauche, première organisation étudiante, avait déploré fin août que « 73% » des étudiants travaillent et que, en citant l’Insee, « le salariat étudiant multiplie par deux les risques d’échec universitaire ». La ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, avait immédiatement nuancé le propos : 22 % des étudiants ne travaillent que l’été, 17 % sont en alternance (ce qui s’inscrit donc dans leurs études), 20 % ont une activité allant de 3 heures par semaine à un mi-temps et 13% seulement exercent un emploi « incompatible avec leurs études ».

L’assertion du CERU doit être nuancée par le temps et la nature du travail exercé. Pour y voir clair, les analystes du CERU ont compilé les études existantes, françaises et étrangères, montrant qu’au dessous de 16 heures de travail hebdomadaire, il n’y avait pas de corrélation entre le fait d’être salarié et l’échec scolaire.

La preuve par la science

Enfin, à condition de bien choisir son emploi ! En 2010, Olivier Galland, Elise Verley et Ronan Vourc’h avaient démontré que « les emplois liés aux études sont en général peu pénalisants et peuvent même augmenter de façon surprenante la probabilité de réussite ». A l’époque on s’y était assez peu arrêté.

Et pourtant, les chercheurs étaient même allés plus loin, établissant, calculette en main, que « le temps personnel réservé aux études durant la semaine est en moyenne de 12h30 pour les jeunes qui ne travaillent pas, alors qu’il est légèrement supérieur à 10 heures pour les jeunes ayant un emploi non lié aux études. En revanche il est presque de 18 heures pour les jeunes ayant un emploi lié aux études d’au moins un mi-temps et de 15 heures si l’emploi est inférieur au mi-temps ». Bref, on étudie davantage si on travaille déjà beaucoup à l’extérieur… La nature humaine est parfois étrange.

Ce qui ressort clairement de cette enquête, c’est qu’il faut travailler « plus » pour gagner « plus de points » ! Toute ressemblance avec des personnages ayant exercé de hautes responsabilités est évidemment fortuite…

Jean-françois Giret, chercheur à Dijon, a poussé plus loin le raisonnement d’Olivier Galland, d’Elise Verley et de Ronan Vourc’h et établi le ratio qui permet à chaque parent de mettre son enfant étudiant au boulot en gardant bonne conscience. Les chances de réussir son année universitaire passent de 1 à 1,55 pour les étudiants qui ont une activité supérieure à un mi-temps dans leur domaine d’études ; de 1 à 1,42 s’ils travaillent moins d’un mi-temps. En revanche cette chance de réussir chute à 0,68 chez ceux qui sont condamnés à se salarier plus d’un mi temps dans un secteur non lié à leurs études.

Le week-end en fast-food ou à la caisse du supermarché ? Pas top. Sauf peut-être pour les études de comptabilité ou de sociologie…

Maryline Baumard