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Le 27 janvier 2012 à 9h39

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Article paru dans Nord éclair, le 27 janvier 2012.


Les enseignants des établissements scolaires appartenant au dispositif Eclair vont toucher pour la première fois en juin une prime « au mérite », qui cache son nom. Modulable, pouvant aller jusqu’à 2 400 E, elle ne fait pas l’unanimité.

Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale, a annoncé la mise en place d’une prime au mérite pour les professeurs acceptant de venir enseigner dans les établissements scolaires relevant du dispositif Eclair (écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite). Au nombre de 288 dans l’académie, ces établissements cumulent souvent échec scolaire et climat de violences. Mais représentent, pour le chef de l’État, un terrain d’expérimentation de son projet d’éducation : autonomie des établissements, personnalisation des enseignements, recrutement sur profils et, dernière nouveauté en date, la prime au mérite modulable, qui viendra s’ajouter à une prime fixe que touchent déjà les enseignants des ZEP. Pouvant aller jusqu’à 2 400 E, cette « indemnité » sera modulable en fonction « de la participation et de l’engagement » des professeurs, a annoncé Luc Chatel. Une façon de combler les postes laissés vacants dans les zones sensibles et d’attirer, peut-être, davantage d’enseignants expérimentés.

L’UNI, fédération de la droite dans l’éducation, « salue cette décision qui devrait permettre de corriger les effets pervers liés aux affectations des enseignants sur la base exclusive d’un barème de points ». Dans le livre L’école malade de l’égalitarisme, Olivier Vial, président de l’UNI, plaide « pour la généralisation de la rémunération au mérite ainsi que pour une refonte complète des évaluations des enseignants afin de rompre avec les promotions à l’ancienneté et les affectations qui ne tiennent jamais compte des besoins des établissements et des élèves ».

Un avis que ne partagent évidemment pas les syndicats d’enseignants situés à gauche de l’échiquier politique. « Cette prime est une autre manière de tenir les enseignants et de leur mettre la pression », estime Guillaume Delmas, secrétaire national du SNES, majoritaire dans le second degré, qui condamne en outre le manque de transparence du nouveau dispositif, qui « casse les droits statutaires garants d’équité ».

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