Tribune parue sur Atlantico
« On ne saura jamais tout ce que la peur de ne pas paraître suffisamment à gauche aura fait commettre de lâchetés à nos Français », écrivait Charles Péguy. Cette sentence s’applique malheureusement à perfection aux dernières déclarations de la ministre de l’Éducation Nationale, Annie Genetet, sur la « théorie du genre ».
Petit rappel des faits. Depuis plusieurs mois des associations et des parents d’élèves s’inquiètent de ce qui sera bientôt enseigné aux élèves de la maternelle à la Terminale dans le cadre de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle EVARS. La première ébauche de ce programme, révélée dans la presse, fait la part belle à des concepts comme l’identité de genre (17 citations), de quoi susciter l’inquiétude légitime des parents. Ces derniers se rappellent l’assaut des militants du genre dans nos écoles qu’avait encouragé en 2013 Vincent Peillon, alors ministre de l’Education nationale. Des livres comme « Papa porte une robe », « Maman est une femme à barbe » avaient été ainsi recommandé pour les enfants des maternelles et du primaires. Najat Vallaud-Belkacem s’était quant à elle prononcé pour que l’orientation sexuelle des grands personnages de notre Histoire et de notre patrimoine culturel soit systématiquement mentionnées dans les manuels scolaires. Les deux anciens ministres socialistes avaient également ouvert en grand les portes des établissements scolaires à des associations militantes, notamment dans le cadre du programme des ABCD égalité. L’inspection générale de l’éducation, elle-même, avait fini par reconnaître que cela était « regrettable de trouver des discours militants non identifiés comme tels et insérés au cœur de développements à portée scientifique, d’entendre des propos parfois confus ou contradictoires, un langage relâché, des exemples malvenus « . C’est sans doute conscient de ces précédents que mercredi dernier en réponse à une question du sénateur Max Brisson, Alexandre Portier, le ministre délégué à la réussite scolaire s’est prononcé fort justement pour la réécriture du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle et l’exclusion de toutes références à la théorie du genre. Immédiatement, le ban et l’arrière-ban des associations militantes se sont mobilisé pour défendre leur pré-carré et veiller à ce que rien ne vienne remettre en cause leur emprise sur ces programmes. Faute d’arguments, ils ont immédiatement instruit le procès du retour de la réaction conservatrice.
Le lendemain, en marge d’un déplacement à Marcq-en-Barœul dans la banlieue de Lille, la ministre de l’Éducation Anne Genetet par peur ne pas paraître suffisamment progressiste s’est démarqué de son ministre délégué et s’est mise a martelé le refrain bien connu des militants woke : « La théorie du genre n’existe pas » ! En 2014, c’est Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait pour la première fois repris oubliant qu’elle utilisait elle-même cette expression depuis 2011[1].
En niant l’existence de la « théorie du genre », Anne Genetet, tout comme Najat Vallaud-Belkacem à son époque, fait le jeu des mouvements les plus radicaux qui tentent depuis des années d’imposer cette idéologie discrètement, loin du regard des parents.
Et pourtant elle existe !
Contrairement à ce que prétend la ministre, la théorie du genre n’a rien d’une « fake news » inventée par d’horribles mouvements conservateurs. Au contraire, l’expression de « théorie du genre » fut forgée par des universitaires favorables à cette idéologie. En 2009, par exemple, le sociologue français Éric Fassin, qui fut l’un des pionniers des études de genre en France revendique dès l’introduction de son livre Le sexe politiquel’expression « théorie du genre ». En 2013, Anne-Emmanuelle Berger, professeure à l’université de Paris VIII, expliquait également dans le quotidien Libération (peu suspect de sympathie pour La Manif pour tous), que son dernier livre « traite plus particulièrement de l’articulation entre théorie du genre et théorie queer »[2]. Quant à Judith Butler, la papesse des études queer, c’est dans Le Nouvel Obs qu’elle a, en décembre 2013, revendiqué travailler sur le théorie du genre[3]. De tels exemples sont légion !
Si les militants prétendent désormais que la « théorie du genre » n’a jamais existé, c’est car ils préfèrent avancer leur pion discrètement. Changer de nom pour mieux faire passer la pilule, le procédé est connu.
Une théorie enseignée depuis plus de 10 ans dans les universités
L’objectif de cette théorie est, selon l’expression de Judith Bulter qui fut la théoricienne du mouvement Queer avant de devenir l’égérie des admirateurs du Hamas, est de « semer le trouble » dans le genre pour dénaturaliser les évidences biologiques.
C’est l’idée que l’identité sexuelle est avant tout une construction sociale et qu’il est important de s’affranchir des considérations biologiques et anatomiques qui sont censées brimer les individus. Dans son livre Des sexes innombrables, le genre à l’épreuve de la biologie, le Professeur Thierry Hoquet écrit : « La biologie nous biaise. Patriarcale, elle s’est vautrée dans l’androcentrisme et l’hétérosexisme, deux maladies dont il faut guérir ». Sic !
Éric Fassin ajoute, dans son ouvrage Homme, femme, quelle différence, que la nature et la biologie sont oppressives : « S’il importe de dénaturaliser la différence des sexes, c’est que sa naturalisation comporte une part de violence. Imposer la norme au nom de la nature, c’est renvoyer tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent s’y reconnaître non seulement dans l’anormalité mais aussi dans l’enfer des vies ‘contre nature’ ». Re-Sic!
Voilà sur quoi repose la théorie du genre, enseignée depuis des années dans nos universités, et qu’il convient absolument de proscrire dans les écoles maternelles et primaires.
Le Planning Familial, une ressource officielle
Des associations, dont certaines sont agréées par le ministère, concourent également à la diffusion de cette théorie. Ainsi, le Planning Familial publie des documents extrêmement militants à l’attention des adolescents. Il tente d’imposer leurs mots et leurs définitions des choses pour façonner les imaginaires des plus jeunes. Dans son lexique[4], une ressource pédagogique disponible sur son site, le Planning famillial fait passer des définitions extrêmement militantes pour des définitions neutre et communément admise. Ainsi, pour eux, sexe se définit : « un construit social basé sur des observations moyennes des différences biologiques entre les genres. Il est communément admis scientifiquement que le sexe est un spectre. Peut également désigner l’appareil génital ». Sic ! Quant au terme « genre », il est défini ainsi : « Classe sociale construite culturellement. En Occident, cela admet deux catégories dont une dominée : les femmes ; et une autre dominante : les hommes ». Re-Sic !
Les jeunes apprennent également que si, par exemple, ils sont nés homme et qu’ils continuent à s’identifier comme des hommes, c’est parce qu’ils sont atteints d’« euphorie de genre »… une bien étrange pathologie.
La théorie du genre une menace pas une fake news
Voici quelques éléments Madame le ministre qui prouve que la théorie du genre, n’est malheureusement pas une fake news. C’est une menace pour les enfants les plus fragiles qui peuvent comme l’atteste de plus en plus de pédopsychiatre semer de la cionfusion et de la soufrance dans leurs esprits. Certains pionniers des transition de genre, comme nous le signaliiopns dans une note dès 2021, s’inqu’iete désormais de l’influence de cette idéologie sur les jeunes adolesentes qui sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans de lourds parcours médicaux de changement de sexe avant de le regretter.
L’école est là pour instruire, pas pour « déconstruire » la vie intime des élèves. Protéger les enfants c’est d’abord ne pas oublier cela !
[1] https://www.20minutes.fr/politique/778750-20110831-theorie-genre-il-essentiel-enseigner-enfants-respect-differentes-formes-didentite-sexuelle-afin-batir-societe-respect
[2] https://www.liberation.fr/sexe/2013/04/29/la-theorie-du-genre-a-toujours-ete-queer_899849/
[3] https://www.nouvelobs.com/essais/20131213.OBS9493/theorie-du-genre-judith-butler-repond-a-ses-detracteurs.html
[4] https://www.planning-familial.org/fr/medias/lexique-transpdf
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